Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, par la dernière lettre qu’il vous a pleu
2m’escripre qui est du XI de ce mois, ay antandu de
3vous nouvelles et par mesieurs d’Horches et de
4Chastelard, apris l’oquasion de la dépêche que fesiés
5à leur magestés, à Monseigneur et autres de la court,
6où il n’a esté besouin de faire grande porsuite pour
7vous afères, veu que votre dépêche depuis faite du XVI
8porte l’apointemant qu’avés fait avec monsieur d’Uriage,
9de quoy j’ay esté estrêmemant aise, estimant une grande
10paine d’avoir prousès ; Ie ne vous escripray aucunes
11nouvelles, se n’est faute de suget, mais, ne voiant
12point le cours du marché, ie n’en pourois parler
13que par ouir-dire, bien crains-je que vous n’aiés
14beoucoup d’afères an vos cartiés et la Prouvanse
15ausy, il me samble que ie prevois non moindre
16calamité pour ce rouiaume que la pasée. Dieu
17nous veuille regarder an pitié. Mon nepveu
18qui et isy, ce porte bien et crois qu’il vous fait
19savoir souvant de ces nouvelles et son maistre ;
20quant à mon fait de Dieppe, il ni a rien de résolu.
21La maladie de monsieur l’amiral m’a beoucoup
22nuy pour avoir un fait ou failly et asture qu’il
23ce porte bien, le roy s’an est allé à Charles Val
24coure les sers. Ie ne say qu’an esperer, soit bien ou mal
25ie ne me proumés pas grand contantemant le reste de
26mes jours. Je prie à Dieu,
27Monsieur, qu’il les vous doint longs et heureus,
28me recommandant très humblemant à vostre bonne grâce,
29de madame de Gordes et du sur plus de votre
30compaignie. A Paris, ce XVII juing 1572.
31Vostre très humble etrès obéissant
32frère à iamais.
33De Simiane
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